Je consomme 2,3 planètes !
La décroissance heureuse.
Depuis le
« développement durable », la percée du bio, l’intérêt grandissant
pour les circuits courts, les produits locaux et l’écologie, on n’a jamais
consommé autant. Les Belges n’ont jamais acheté autant de voitures qu’en 2010,
ni consommé autant d’énergie, jeté autant de nourriture, consommé autant
d’antidépresseurs et d’alcools.
Mais moi, je prends le train,
quand il n’y a pas de grève, je roule à vélo, le plus possible, s’il ne pleut
pas, je mange peu de viande, avec peu de sauce pour ne pas trop grossir, je
participe au groupement d’achat dans mon village (GAC), je choisis des produits
locaux et si possible j’achète « toutbio », et même de temps en temps
pour réduire ma note de chauffage je mets un gros pull… Catastrophe, j’ai
refait les calculs: si tout le monde consommait comme moi il faudrait 2,3
planètes pour approvisionner mes désirs de consommation et de « croissance
matérielle» (voiture, vacances, loisirs et activités culturelles, alimentation,
espace vie, téléphone-mobile-internet, télévision, épargne, emprunt, pension,
etc.).
Le mot
« croissance » a été repris dans le vocabulaire des économistes pour
désigner le moteur, la condition du bien-être dans nos sociétés :
l’augmentation constante et exponentielle de la production, de la consommation,
des loisirs, des intermédiaires, des échanges de marchandises, de services et
d’argent.
Pour répondre à cette
situation ubuesque on utilise aujourd’hui le slogan « La décroissance »,
en prenant en douceur un contre-pied à la pensée ambiante, une invitation, un
peu provocatrice, à réfléchir à ce que pourrait être un autre projet de société
qui apporte plus de bonheur à tout le monde, cohérent, viable, accessible,
respectueux des générations qui nous suivent… nos enfants, petits enfants...
La décroissance : ni théories, ni clichés, ni vague idée de
« l’écologie ». Elle est un petit peu de tout cela, mais si nous
avons tendance à l’y réduire, parce que nous devinons qu’elle est une
interpellation avant tout pour nous-mêmes,, et qu’au fond, tant que tout
fonctionne encore plus ou moins pour nous dans la société et que nous ne sommes
pas matériellement touchés «tout va bien» ; tant que le prix de l’essence
n’excède pas 2 euros/litre ; tant que les inondations meurtrières ne concernent
que Tubize et le Bangladesh à l’occasion…, nous avons d’autres soucis, d’autres
priorités.
« Une société en
décroissance » n’est possible que si les citoyens se regroupent, se
relient les uns aux autres pour imaginer cette révolution culturelle .
Ensemble nous pouvons faire
des économies d’échelle, revoir notre mode de consommation pour ne pas subir un
sacrifice dans la réduction, mais penser interactions et de mises en commun, rester
connectés aux réalités sociales et relationnelles de notre temps.
Invitation à participer aux
rencontres de la décroissance…
« Comprendre la décroissance, inventer des propositions
collectives »
Je vous propose un cycle
d’échanges, causeries, d’actions autour « de la décroissance ».
Réunissons-nous pour échanger pour mettre en commun notre compréhension,
débattre de certaines propositions, les confronter à nos choix et contraintes
de vies. Cela risque de nous donner des idées pour mettre sur pied des
alternatives citoyennes aux nombreux problèmes identifiés…
Pour recevoir les dates des
rencontres dans votre village sur la commune de Genappe ou dans les communes
proches ou si vous souhaitez organiser une rencontre dans votre quartier :