La culture chaînon manquant du développement durable


La culture est-elle le chaînon manquant du développement durable ?


Les environnementalistes ont voulu décloisonner leurs préoccupations en fondant le développement durable sur 3 piliers : le social, l’environnement et l’économie. Dans chaque pays, des "conseils nationaux du développement durable" ont été créés, qui associent les représentants de ces 3 piliers.

Et le culturel dans tout cela ? Le culturel est dans le social, ont répondu les experts lorsque la question s’est posée, à diverses reprises. Depuis 1992, les représentants du secteur culturel n’ont donc pas été associés à la réflexion, à la concertation.
Comme le souligne la Commission Française du Développement Durable le concept de développement durable n’est rien moins qu’un projet de civilisation. Et depuis les débuts de l’humanité, la civilisation est un processus - encore largement inachevé - fondé sur la culture, c’est-à-dire le déploiement de langages articulés, de savoir-faire, de rites, de coutumes, de croyances, de représentations du monde, de dessins, de constructions, de fabrications, d’inventions, d’accumulations de connaissances empiriques puis théoriques, etc... Autrement dit, processus de civilisation et culture sont absolument indissociables ».

Dans le contexte actuel, beaucoup de signaux prêtent à une vision pessimiste de l’avenir: qu’il s’agisse du climat, des inégalités nord-sud, de la pollution, des dérives du progrès et du libéralisme... C’est aussi le matraquage médiatique qui donne à voir cette vision angoissante de l’avenir. Il est nécessaire de rééquilibrer ce flux en développant des visions plus constructives. Le développement durable est justement un concept construit pour proposer aux citoyens du monde une perspective positive, et dans cette optique, des tas de gens s’activent, chacun dans son domaine ; des projets se concrétisent, pour permettre les économies d’énergie, la cohésion sociale, des relations nord-sud plus équitables... L’art peut être « engagé » sans perdre de sa qualité artistique. Il importe surtout que l’artiste reste libre de ses opinions, de sa narration, bref des moyens d’arriver à une fin qui peut lui être commandée, comme l’on passe commande à un architecte ou à un sculpteur. Dans la contrainte d’un cadre proposé au créateur, celui-ci peut aussi donner le meilleur de lui-même tout en répondant aux attentes de la société.
A présent que l’avenir du monde est clairement en jeu, et que l’on réalise le rôle de catalyseurs que peuvent jouer les artistes dans la désormais pressante redéfinition de notre projet de civilisation, les voici en décalage par rapport aux autres acteurs, les représentants des organismes sociaux et des ONG, des entreprises et des pouvoirs publics, qui ont eu le temps, eux, de se familiariser avec la démarche du développement durable.

Mobilisons nous, mobilisons nos imaginaires.
Développement durable ou décroissance, peu importe finalement la terminologie. L’essentiel ne réside pas dans un combat d’idéologues, mais dans les orientations à indiquer à la société, contrainte du fait du réchauffement planétaire et de l’épuisement des ressources mondiales, à revoir fondamentalement son train de vie, sous peine d’implosion fatale à plus ou moins long terme.

Pour mobiliser les énergies en ce sens, il faut d’abord mobiliser les imaginaires. Pour ce faire, les acteurs culturels et leurs représentants doivent être d’urgence associés institutionnellement aux débats et processus de concertation sur le développement durable. Certains d’entre eux sont clairement demandeurs , d’autres sont réceptifs aux enjeux et désireux de s’impliquer.
En tout cas, la répartition des compétences en Belgique ne peut servir de prétexte pour empêcher que l’on jette des ponts entre secteurs et niveaux de compétence, comme cela fut rendu possible en son temps pour croiser les regards des acteurs sociaux, environnementaux et économiques. Que ce triangle devienne bien vite rectangle et socle d’un nouveau projet de civilisation enthousiasmant et mobilisateur !

Un article de Antoinette Brouyaux, résumé par Mitsch Jean-Francois
Télécharger l’article complet en pdf

Forum sur le sujet:
https://groups.google.com/forum/?hl=fr#!forum/forum-culture-et-vous

Pour suivre les réflexions, quelques références
http://www.etopia.be/
http://www.capasseparmacommune.be/
http://www.printempsdelenvironnement.be/
http://info-durable.be/

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